Les micropolluants présents dans l’air ambiant sont essentiellement des éléments traces métalliques (ETM) et des composés organiques persistants (p. ex. dioxines et furanes, hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP)). Vu leurs effets potentiellement toxiques sur la santé et les écosystèmes, leurs émissions atmosphériques doivent être réduites au maximum, dans le respect des protocoles d’accord conclus aux niveaux européen et international.
Sources majoritairement industrielles pour les ETM, résidentielles pour les dioxines et furanes et les HAP
Les émissions atmosphériques d’ETM faisant l'objet d'un suivi (zinc, cuivre, plomb, chrome, sélénium, nickel, cadmium, mercure et arsenic) représentaient 53,3 t en 2016. Le secteur industriel (sidérurgie, traitement des métaux…) était la principale source d’émissions (24,6 t) suivie, dans une moindre mesure, du transport routier (15,5 t). Le zinc, le cuivre et le plomb représentaient respectivement 60,1 %, 14,1 % et 8,5 % des émissions wallonnes d'ETM.
Les émissions de dioxines et furanes représentaient 13,1 g I-TEQ[1] et celles de HAP 4,9 t. Elles étaient issues de phénomènes de combustion se produisant majoritairement dans le secteur résidentiel (chauffage).
Les efforts de réduction ont porté leurs fruits
Globalement, les émissions d’ETM en Wallonie ont diminué de 80 % entre 1990 et 2013. La réduction observée s’explique par plusieurs facteurs : (i) la conjoncture économique (en particulier la crise de 2009) et principalement la fermeture d’entreprises sidérurgiques, (ii) le contrôle accru des installations industrielles et la captation des fumées, (iii) les mesures d’abattement des particules (filtres à manches et/ou filtres à charbon actif) mises en place par les industries et les producteurs d'énergie dans le cadre des permis d’environnement. Cette réduction résulte également de la disparition dès 2000 de l’essence plombée et de l’abandon progressif du charbon (riche en ETM) au profit du gaz naturel q. Entre 2013 et 2016, les émissions se sont stabilisées.
Les émissions de dioxines et de furanes ont diminué de 86 % entre 1990 et 2002, puis se sont globalement stabilisées jusqu'en 2008, pour ensuite diminuer jusqu'en 2011 puis se stabiliser jusqu'en 2016. Ces diminutions s’expliquent surtout par la mise en place de filtres à charbon actif sur les incinérateurs de déchets ménagers et d’un réseau de contrôle en continu des émissions de ces incinérateurs (normes plus sévères)[2] et la fermeture d'installations sidérurgiques.
Les émissions de HAP ont diminué de 69 % entre 1990 et 2002, puis de 68 % entre 2002 et 2014, pour ensuite se stabiliser jusqu'en 2016. Ces diminutions s'expliquent notamment par l’arrêt progressif des centrales au charbon, la fermeture des cokeries, d'outils sidérurgiques et des entreprises d’agglomérés, et l’installation de filtres plus performants.
Les outils réglementaires
La plupart des dispositions prises pour limiter les émissions de micropolluants découlent de la législation européenne (directive 2010/75/UE dite "IED" q : utilisation des meilleures techniques disponibles p. ex.) et des conventions internationales LRTAP (long-range transboundary air pollution) q et de Stockholm q. Elles sont appliquées en Wallonie essentiellement via l’octroi et la révision des permis d’environnement q. Des mesures sont également prévues dans le Plan air climat énergie 2016 - 2022 (PACE)[3] (p. ex. élaboration d'un Plan d'action en matière de polluants organiques persistants (POP)).
[1] I-TEQ : international toxic equivalent quantity. Somme des quantités des 17 congénères de dioxines et furanes toxiques pondérées par leur facteur d'équivalence de toxicité (TEF). La tetrachlorodibenzo-p-dioxine (TCDD) est considérée comme la plus toxique et son TEF est égal à 1.
[2] Voir l'AGW du 03/12/1998 q et le site du réseau wallon de contrôle des émissions de dioxines des incinérateurs publics de déchets q
[3] Voir le PACE q et la fiche d'indicateur relative au PACE q
Émissions atmosphériques d’ETM*, de dioxines et furanes et de HAP** en Wallonie, par secteur (2016)
Émissions atmosphériques d’ETM*, de dioxines et furanes et de HAP** en Wallonie, par secteur (2016)
* Éléments traces métalliques (zinc, cuivre, plomb, chrome, sélénium, nickel, cadmium, mercure, arsenic)
** Hydrocarbures aromatiques polycycliques
*** International toxic equivalent quantity
*** Y compris les incinérateurs de déchets ménagers
**** Militaire, aérien, par rail et par voie d’eau...
***** Y compris le transport agricole
* Éléments traces métalliques (zinc, cuivre, plomb, chrome, sélénium, nickel, cadmium, mercure, arsenic)
** Hydrocarbures aromatiques polycycliques
*** International toxic equivalent quantity
*** Y compris les incinérateurs de déchets ménagers
**** Militaire, aérien, par rail et par voie d’eau...
***** Y compris le transport agricole
Émissions atmosphériques d'ETM* en Wallonie (2016)
Émissions atmosphériques d'ETM* en Wallonie (2016)
* Éléments traces métalliques
* Éléments traces métalliques
Émissions atmosphériques des principaux micropolluants en Wallonie
Émissions atmosphériques des principaux micropolluants en Wallonie
Évaluation de l'état non réalisable et tendance à l'amélioration
Évaluation non réalisable
Pas de référentiel
En amélioration
Entre 1990 et 2016, les émissions d'ETM, de dioxines et furanes et de HAP ont respectivement diminué de 79 %, 90 % et 89 %. Ces diminutions sont liées à des facteurs conjoncturels et au renforcement des permis d’environnement en termes de limitation des émissions. À noter que sur la période 2013 - 2016, les émissions sont restées stables.